paroles du bout du monde

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samedi 14 juillet 2007

aventures dans la nature mongole (3e partie)

Si vous avez manqué le début, cliquez ici pour lire la première partie ou ici pour la deuxième partie du trek...

Au commencement de mon sixième jour de marche, mon rythme devient plus lent et je souffre de mes ampoules. En fin de matinée, je suis accosté par un jeune mongol qui fanfaronne sur son cheval tandis que je traîne mes pieds douloureux. Il représentera le seul véritable désagrément au cours de ce périple. Il se met en travers de mon chemin et m'empêche d'avancer, essaie d'ouvrir mon sac et saisit la longe de mon cheval. Le ton commence à monter jusqu'à ce qu'on rejoigne un troupeau de chèvres gardé par un de ces frères. Ce dernier est visiblement amusé de me voir dans l'embarras. Je lui propose finalement de faire marche arrière et d'aller boire un verre dans sa yourte. A notre arrivée, son comportement change radicalement. Sa famille et principalement son père sont adorables et heureux de partager un peu de leur temps et de leurs traditions avec un étranger.

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La situation s'est apaisée lorsque je repars, ayant hâte malgré tout de m'éloigner pour oublier cette épisode. Mais avant d'attaquer la montée de la colline qui me fait face, j'entends le jeune fanfaron arriver au galop suivi d'un autre de ses frères, cette fois, il est question d'acheter mon cheval. Son grand frère, plus posé, comprend que je ne vendrai pas mon cheval et raisonne son petit frère. Je quitte enfin les lieux et marche un long moment pour camper le plus loin possible.

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Le lendemain midi, alors que j'avance à flanc de montagne, le spectre de la veille revient lorsque j'aperçois deux jeunes cavaliers s'approcher. Mais ces deux là sont animés de la gentillesse qui caractérise l'hospitalité légendaire des mongols.

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Je souffre et c'est avec plaisir que je m'arrête dans l'habitation voisine. En échange des traditionnelles photos, la famille m'invite à manger et à me reposer.

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En fin de compte, je resterai jusqu'au lendemain matin. Je partage la finale de lutte du Naadam retransmise à la télévision. Peut-être l'évènement sportif majeur de l'année en Mongolie. Malgré l'éloignement, chaque yourte ou maison en bois est équipée d'une énorme parabole qui repose sur le sol. L'électricité est fournie par des batteries tampon, elles-mêmes rechargées par un panneau solaire, une éolienne ou un groupe électrogène. L'anachronisme du panneau solaire posé sur la toile blanche de la yourte est fabuleux. J'offre ma canne à pêche que je n'ai pas utilisé. On improvise un cours de lancer dans les steppes. Chaque membre de la famille que je connais depuis quelques heures à peine m'a adopté et est aux petits soins comme si je faisais partie des leurs.
Au petit matin, après les avoir remercié chaleureusement de leur accueil, je plie mes affaires et m'enfonce le long de la rivière.
Le chemin est de plus en plus difficile et la pluie complique mon avancée, je n'ai d'autres choix que de marcher dans la rivière à certaines reprises. Le cheval glisse sur les pierres qui habillent la rive. C'est ici près d'un pré verdoyant et difficile d'accès que je lui enlève son licol et sa longe. Je libère mon compagnon. Je souhaite qu'il goûte quelques jours de liberté avant d'être certainement capturé. Je disparais dans le pierrier qui se dresse face à la rivière. La marche est pénible dan cette zone vierge de traces humaines.

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Après plusieurs heures, j'entame la descente sur l'autre versant de la colline et j'atteins un petite rivière affluent de l'Ider Gol où je me pose épuisé. Plusieurs mongols m'abordent et voyant mon état de fatigue, m'invite chez eux. L'ambiance est très chaleureuse et détendue et c'est ici que je décide de terminer mon trek.

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Je fais des démonstrations des différents équipements que je porte dans mon sac devant l'oeil admiratif d'une dizaine de mongols. Je me sens bien ici et en échange de leur repas, je leur cuisine un de mes repas lyophilisés à ma façon, avec l'eau chauffée au réchaud. Et 2 d'entre eux partagent un "riz et poisson à la provençale" qu'ils trouvent délicieux.

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Le lendemain matin, je pars en moto vers Tomorboulag avant de prendre une jeep qui me mène à Möron. Saviez-vous qu'on peut rentrer à 15 dans une jeep ?

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Malgré la difficulté physique, la sous-alimentation et la solitude, cette aventure m'aura démontré que des valeurs telles que l'entraide, l'hospitalité et le plaisir du partage sont essentielles voire vitales. Les difficultés de communication et les différences de culture n'ont pas égratigné le bonheur vécu avec ces familles des steppes. Mon coeur gardera pour longtemps ces sourires et cette joie de vivre.

mardi 10 juillet 2007

aventures dans la nature mongole (2e partie)

Si vous avez manqué le début, cliquez ici pour lire la première partie du trek...

Je démonte ma tente, je boucle mon sac, je détache Minimor (c'est le nom que j'ai donné à mon cheval) et je me mets en route vers une contrée inconnue fait de grands espaces où l'homme ne semble pas avoir d'emprise. Je grimpe le monticule sur ma gauche et je compare le relief avec celui dessiné sur ma carte. Ma seule nécessité sera de trouver de l'eau pendant ces prochains jours. Je descends la colline et prends un cap au nord. La lande verte invite à la marche et ouvre l'appétit de mon cheval. Le terrain est plat, vaste quelquefois façonné par un ruisseau dont les eaux courent vers le lac. Un ruisseau m'oblige à me déchausser et un gentil mongol m'aide à traverser.

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Au détour d'une colline qui contrarie la platitude des lieux, la steppe s'enfonce sur une dizaine de kilomètres. De nombreux animaux paissent. Chaque famille possède ses troupeaux de moutons, chèvres, yacks et chevaux qui évoluent librement sur ces patûrages. Le tapis vert qui se déroule sous mes pieds semble sans fin et chacun de mes pas rompt la sérennité d'innombrables sauterelles.

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Sur ma gauche, une rivière entrouvre la prairie et sera ma source d'eau pour les 2 prochains jours. Ce n'est qu'en fin de journée que la steppe meurt sur les contreforts d'une colline coiffée d'un petit bois qui m'abritera pour la nuit.

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La suite du parcours s'élève en pente douce dans la colline, avant de redescendre dans la vallée. Je suis le cours d'eau bordé d'arbustes dans ce scénario plus accidenté que la veille. En fond de vallée, le terrain est à moitié marécageux, je reçois des encouragement de motards et 4x4 mongols qui restent perplexes sur les rôles de chacun dans notre duo. Le cheval semble bien à son aise pendant que je croule sous le poids. J'aperçois quelques enfants qui drivent leur chevaux avec une facilité déconcertante. Tout comme leurs compères motorisés, ils sont intrigués par cet étrange duo.

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La rivière dessine de superbes décors qui feraient le bonheur de nombreux campings.

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J'opte pour une petite clairière sur la rive droite. Le glissement de l'eau me réconforte. Avant la tombée de la nuit je reçois la visite d'une bande de potes venus partager une bouteille de vodka près de la rivière. L'un d'entre eux est un lutteur qui va participer au festival du Naadam les 11 et 12 juillet qui correspond à la fête nationale mongole.

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Il me menace gentiment de me jeter dans la rivière si je ne bois pas plusieurs gorgées cul sec. Je trempe les lèvres et grimace. Devant ma mine, sa petit amie empoigne la bouteille et s'enfile quelques rasades de vodka. Lorsque la bouteille est terminée, la joyeuse équipe enfourche les motos et disparait dans la pénombre.

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Au troisième jour, je croise le village de Jagarlant qui signe le commencement de ma marche le long de la rivière principale Ider gol. Je fais l'erreur de traverser la rivière sans me déchausser et de continuer à marcher les pieds mouillés pendant plusieurs heures, rien de tel pour avoir des ampoules. A chacun de mes arrêts, je me délecte de voir le cheval brouter goulûment l'herbe grasse que nous foulons. Le soir, chacun son repas, herbe verte pour le quadrupède et lyophilisé pour moi.

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A partir du quatrième jour les collines qui jalonnent la rivière deviennent de plus en plus pelées et monotones, seules deux bandes vertes délimitent les méandres de la rivière.

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Un peu fatigué et pensant mieux connaître mon cheval, je tente de le chevaucher avec mon sac sur les épaules. Il ne veut rien savoir et prend la fuite. Un cavalier mongol me le ramène et je tire la conclusion que ce cheval ne sera rien d'autre qu'un compagnon pendant cette marche, ce qui est déjà une très belle expértience. Le soir, je m'arrête pour la première fois dans une habitation mongole. En échange de leur hospitalité composé de thé salé à base de lait de yack et de fromage de chèvre extra dur, je prends une série de photos. Certains revêtent leurs plus beaux habits pour la cérémonie.

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Juste avant la tombée de la nuit je repars, refusant leur offre de rester pour la nuit et prétextant que la route est encore longue. Avant de monter la tente, une moto s'arrête et malgré la difficulté pour communiquer, l'un des motards m'explique qu'il se souvient de moi, qu'il m'a vu passer il y a quelques jours près du lac blanc avec mon cheval et mon imposant sac à dos. Difficile de passer inaperçu !

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Ma marche continue le long de la rivière. Je décide d'abandonner la selle derrière un rocher et reprends ma lente avancée vers l'est. A l'endroit où je plante le camp, des takhis (chevaux de Przewalski) s'abreuvent. J'ai rompu leur tranquilité et ils disparaissent derrière le monticule à la recherche d'une nature plus sereine.

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Pour lire la suite du récit, cliquez ici ...

mercredi 13 juin 2007

symphonie de fontaines à Petrodvorets

La première nuit de mon tour du monde a été revigorante. Après le petit déjeuner, je me rends au palais de l'Ermitage en passant devant la superbe cathédrale Saint Isaac coiffée d'un flamboyant dôme doré.
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Devant la cathédrale, de nombreux vendeurs ambulant offrent leurs lots de souvenirs. La première vendeuse attire mon attention puisqu'elle a tout un étalage de poupées russes.
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Je continue ma route vers l'Ermitage dans le but de visiter le musée mais la horde de touristes massés devant les vendeurs de tickets me décourage, je ressors du palais, et motivé par le ciel bleu, je contourne le palais pour me présenter à l'embarcadère où la société Meteor propose des trajets en bateau vers Petrodvorets pour 600 roubles l'aller-retour. Ses bateaux sont facilement reconnaissables, longilignes, leur coque ne touche plus l'eau quand ils sont en vitesse de croisière. Ça s'appelle des hydrofoils je crois ! La traversée dure une demi-heure sur une eau très calme. Dés la sortie du bateau, nous arrivons devant l'entrée de Petrodvorets. Chaque visiteur s'acquitte de son droit d'entrée avant de s'avancer le long du canal qui fait face au palais.
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Une allée d'arbres borde le canal et cache les ailes du palais. Au fur et à mesure de mon avancée, j'oublie les nombreux touristes qui se suivent telle une procession attirée par les gerbes d'eau qui jaillissent des fontaines. L'eau se mèle aux figurines mythologiques qui habitent les lieux. Et devant ce concert de jets, de pluies et de ruissellements, le palais s'érige.
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De nombreux chemins partent et se perdent de part et d'autre des ailes du palais. La balade dans le parc invite à l 'évasion et à la sieste. Plusieurs fontaines sourdent ça et là, les arbres élancés et soigneusement espacés laissent place à des parterres de fleurs et de plantes.
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De nombreux bancs rappellent que la balade a avant tout des vertus digestives et décontractantes. Avant de reprendre la navette qui me ramène à Saint-Pétersbourg, je retourne me délecter des mélodieuses fontaines du palais. Décidément, Saint-Pétersbourg et ses environs a tous les atouts pour briguer le titre de plus belle ville du monde. Ses habitants vous le confimeront !

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